Rencontre avec Dothy Henriot alias Mersea People
- Nos collabs
Inspirante, solaire et indubitablement cool, voilà ce que l’on se dit lorsque l’on rencontre Dothy !
À l’occasion du lancement des 2 coffrets qu’elle a dessinés pour la belle-iloise - le Coffret Marin et le Coffret Coquillage - l’artiste fondatrice de Mersea People nous accueille dans son nouvel atelier en plein cœur de Quiberon, pour nous parler de son travail,de ses créations et répondre à toutes nos questions !
Lorsque Léa rencontre Dothy...
3 ans déjà que, Léa, Cheffe de produit au service Marketing & Innovation de la belle-iloise, a repéré le travail de Dothy aux détours des rues quiberonnaises. Fan de ses créations, elle attendait le bon moment pour lui proposer une collaboration :
“On s’est donné rendez-vous dans un café de Quiberon, elle était super contente à l’idée de réaliser ce projet ensemble et nous a dit que sa maman allait être très fière qu’elle dessine pour la belle-iloise !”.
MERSEA PEOPLE X LA BELLE-ILOISE
Raconte-nous comment ces beaux coffrets ont vu le jour ? Où es-tu allée chercher l’inspiration ?
Dès le départ, Léa m’a annoncé que les coffrets seraient lancés au moment de la fête des mères et des pères, et j’ai eu envie de piocher dans mes souvenirs d’enfance…
Petite, avec ma maman, on ramassait des coquillages sur la plage à marée basse, et avec mon papa, on partait en mer avec son bateau pour des parties de pêche. Alors j’ai pensé au coquillage et au marin comme symboles pour différencier les deux coffrets !
Par-là, j’ai aussi voulu incarner le lien de filiation : l’océan fabrique les coquillages et la boussole guide les marins, à l’instar des parents qui font naître et élèvent leurs enfants, leur donnant ainsi un ancrage perpétuel. Mais les coffrets peuvent aussi être offerts à une amoureuse ou un amoureux, ou à toute personne qui est un repère dans la vie !
Ensuite, j’ai laissé mon imaginaire s’évader dans le monde des rêves : je me suis dit que ce serait bien que le marin vole dans le ciel entouré de petits poissons et de petites étoiles… et que parmi les coquillages, on trouve une sirène !
En grandissant entre Quiberon et l’île d’Houat, j’ai été baignée au quotidien par l’océan, l’azur, et je suis consciente que ce n’est pas l’enfance que tout le monde a, mais j’aime le fait d’avoir mis un peu de mon histoire personnelle dans l’univers de la belle-iloise, et que ça crée une nouvelle histoire ensemble. Je trouve qu’une vraie collab c’est ça : lorsqu’on arrive à se répondre joliment et que ça fasse sens.
Je trouve que le plus beau des compliments pour un artiste c’est lorsqu’on voit que ce qu’on fait, touche les gens, que ça leur parle, et que ça leur parle tellement que ça devient un message personnel pour eux.
C’est d’ailleurs le pourquoi du nom Mersea People : pour envoyer de la gratitude et dire merci aux gens, car ce sont eux qui me donnent cette force qui me permet d’être tout le temps en création, et de créer plein de choses différentes…
Comment as-tu découvert la belle-iloise ?
On ne peut pas vraiment dire que je l’ai découverte, puisqu’elle m’entoure depuis que je suis née : chez ma maman à Quiberon, ou chez mes tantes à Houat, il y a toujours eu des boîtes la belle-iloise à disposition, et aujourd’hui, c’est à mon tour d’en avoir aussi dans mes tiroirs !
Mes oncles pêcheurs ont connu les sardiniers de Quiberon, les retours de pêche à Port Maria… J’ai toujours adoré les écouter me raconter leurs histoires de l’époque… Alors, lorsque je leur ai annoncé que je dessinais pour la belle-iloise, ils ont fait « Wahou », comme si je passais à la télé ! (rires) C’est une fierté pour eux.
As-tu une recette la belle-iloise préférée ?
J’aime les classiques : les sardines à l’huile d’olive – les Saint Georges – et les filets de maquereaux à toutes les sauces, notamment au vin blanc et ceux à la moutarde ! J’adore aussi l’Émietté de maquereau aux graines de paradis. Quelle que soit la recette, je l’accompagne presque toujours de petites pommes de terre maison, revenues à la poêle avec un peu de beurre.
C’est quoi, pour toi, bien manger ?
J’aime les produits simples, bons, authentiques - les madeleines de Proust qui réconfortent comme les galettes de blé noir au beurre, les sardines, les fruits de mer... Mes plats préférés c’est ça, et les plats de ma maman !
Un bon repas, une bonne bouffe, c’est aussi les potes, les amis. J’adore les pique-niques, les frichtis : on prépare plein de petites choses façon tapas, et on picore tous en mode apéro dinatoire, avec un bon verre de vin ! C’est marrant, parce que souvent on prend des produits la belle-iloise : des Émiettés, des Tartinables… il y en a un qui ramène le pain, et puis hop-là. C’est simple, ça réconforte, et ça crée de bons souvenirs !
Que représente Quiberon pour toi ?
Quiberon c’est la maison, ma base, là où je suis bien. Comme j’ai grandi ici, j’ai tous mes amis d’enfance à proximité, et ça n’a pas de prix ! J’aime le fait que les personnes que je côtoie aujourd’hui, me connaissent depuis toujours : ils m’ont vu évoluer, ils savent qui je suis…. C’est ça qui est bien à Quiberon, c’est comme une grande famille, avec cette atmosphère de petit village où tout le monde se connaît, se dit bonjour…
Aussi, à Quiberon, et plus largement en Bretagne, on a la chance d’être proche de la Nature et de ses éléments : à tout moment je peux sortir et en 5 minutes, être au beau milieu des rochers qui surplombent la mer… c’est magique !
Souvent les gens me disent « vous devez vous ennuyer l’hiver », mais non, pas du tout ! Et puis l’ennui c’est bien aussi, c’est important pour laisser l’imagination vagabonder, et créer. Lorsque je vais prendre l’air, faire un tour dans la nature, je contemple le paysage en silence et j’écoute ce qui me vient. Ça offre un autre rapport au temps, la vie devient plus douce…
Pour moi, la vraie réussite dans la vie, c’est de vivre simplement là où on est bien, en faisant ce que l’on aime faire. Et j’ai réussi à le faire, donc aujourd’hui, à presque 40 ans, je suis comblée !
LE DESSIN / LA CREATION
Peux-tu nous parler de ton processus de création et de ta technique ?
Je travaille à l’ancienne, sans ordinateur, et, très souvent, au stylo bic. Pour la belle-iloise, j’ai choisi l’aquarelle car j’avais envie de douceur pour incarner l’enfance, et comme c’est une peinture à l’eau, ça résonne aussi avec la mer !
En règle générale, je ne crayonne pas en amont - je trouve que l’on est moins libre lorsqu’on suit un trait donné. Alors mon processus de création c’est de prendre mon papier, mon pinceau et un petit pot d’eau, et hop, je pars direct, et au feeling, pour trouver mon sujet.
Lorsque je l’ai, je le retravaille énormément avant d’arriver au dessin qui me plaît. Par exemple, pour avoir un bon coquillage, je peux en dessiner 20 avant d’être satisfaite de ses courbes !
Au-délà du dessin sur papier, j’aime explorer une foule de supports différents : je fais des vases, des toiles, de la céramique, du textile, des peintures murales… Travailler différents supports permet d’entretenir une certaine fraîcheur artistique, de garder un regard neuf sur son travail en découvrant de nouvelles choses.
Que représentes le bleu pour toi ? Il est présent dans toutes tes œuvres ?
Le bleu est apparu dans mon travail lorsque je suis revenue vivre à Quiberon et que Mersea People était en germe. Avant ça, je ne dessinais qu’en noir en blanc, notamment en clin d’œil au gwenn a du, le drapeau breton, parce qu’installée au Pays basque, j’avais un peu le mal du pays : loin de chez moi, la Bretagne me manquait !
Une fois de retour à Quiberon, j’ai été baignée à nouveau dans cet azur de mon enfance, et la couleur bleu m’est apparue comme une évidence. J’ai alors exploré plein de variantes, et j’ai créé mes propres teintes en mélangeant différentes palettes.
Jusqu’ici j’ai travaillé essentiellement le bleu, mais depuis l’été dernier et la naissance de mon enfant, j’explore aussi d’autres couleurs du bord de mer : les roses et les bruns des coquillages, le jaune et le doré du soleil sur le sable… Depuis que je suis maman, un arc-en-ciel est entré dans ma vie, et j’ai envie de nouvelles nuances, de plus de douceur, et ça tombe bien parce que j’adore évoluer !
Peux-tu nous parler de tes beaux médaillons devenus désormais iconiques ?
Eux aussi sont nés d’un souvenir d’enfance : gamine, j’avais tout le temps un petit coquillage trouvé sur la plage autour du cou. Il n’avait pas de valeur hormis une valeur sentimentale, et il est devenu comme un trésor pour moi. Je l’ai porté pendant des années, avant qu’il ne se brise et que je le perde à l’âge adulte, et ça m’a anéantie !
C’était juste au moment où je créais Mersea People, et je venais de dire à une amie que j’avais envie de faire des bijoux. Je me suis alors dit que la porcelaine était le support parfait pour représenter ce petit coquillage perdu et la dimension sentimentale du trésor de bord de mer….
Ce que j’adore avec ces médaillons, c’est que lorsqu’on les tape les uns contre les autres, ils font le même bruit que les coquillages !
As-tu une œuvre préférée, dont tu es particulièrement fière ?
La vague ! C’est l’œuvre qui me correspond le plus car elle résume beaucoup de choses de mon vécu. J’ai choisi la métaphore de la vague pour représenter la vie, ses ondulations, et les visages qu’on y trouve sont les gens que j’ai croisé sur ma route, les rencontres qui m’ont fait prendre des virages, changer, évoluer…
La première fois que je l’ai peinte c’était sur le mur de mon ancien atelier, et aujourd’hui elle y est toujours mais je n’ai plus les clefs ! Je l’ai reproduite sur différents supports et c’est devenu un intemporel de Mersea People : on peut la retrouver sur des t-shirts, en affiche…
Cette vague c’est un peu ma madeleine de Proust artistique : lorsque je n’ai pas d’inspiration, je la refais de manière un peu machinale, et ça me donne de l’élan pour autre chose. Comme elle symbolise le mouvement permanent, elle m’aide pour avancer, et la vie continue ! (rires)
Quel est ton programme pour l’été ?
Le programme de l’été c’est d’ouvrir mon nouveau studio de création, début juin ! C’est mon rêve d’enfant qui se réalise : dans le même espace il y aura mon atelier, mon four, et l’espace de vente. Je vais pouvoir créer sur place et on pourra venir échanger avec moi pendant que je travaille… Alors, j’ai hâte d’y retrouver les gens, les rencontrer, partager, discuter !
C’est un nouveau lieu à faire vivre, et je le ferais évoluer comme je fais évoluer mon art. Ce sera mon espace, mon petit univers dans lequel on pourra se plonger, avec beaucoup de peintures, de pièces uniques et de nouvelles créations !
Retrouvez Dothy sur sa page Instagram : merseapeople, et, de passage sur la Presqu’île, venez visiter son tout nouveau studio de création au 3 rue Pouligner, à 2 minutes de la Grande Plage de Quiberon !
Crédit photos : Nozimages
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